Pour Polanski, Répulsion est un compromis artistique qui n'atteindra jamais la qualité qu'il désirait. Pourtant, malgré ses faiblesses, ce premier volet de la trilogie des appartements est un très grand film qui sera très influent sur le cinéma. La description de ce cas clinique de schizophrénie a même été très louée par certains psychiatres. Bénéficiant d’une bande-son très minutieusement reconstituée, plus particulièrement la partition des bruits (téléphone, robinet qui goutte, cloche des religieuses…), Répulsion marque aussi une évolution dans la stratégie de Polanski pour le choix des acteurs. Jusque là, il privilégiait les comédiens à l'apparence physique du rôle, sans se soucier de leur jeu, ce qui lui a donné quelques sueurs froides sur Le Couteau dans l'Eau. Ici, il choisit la plupart des acteurs dans l’annuaire de la scène londonienne, et, après avoir passé en revue des actrices anglaises (dont Francesca Annis, sa future Lady Macbeth), les producteurs acceptent son choix de Catherine Deneuve qu'il avait découvert avec Les Parapluies de Cherbourg, et dont il était sûr que c’était quelqu’un à suivre.