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(1986) Interprétation: Walter Matthau, Chris Campion, Charlotte Lewis, Olu Jacobs Scénario: Gérard Brach et Roman Polanski Musique: Philippe Sarde Réalisation: Roman Polanski
Capitaine Red, grand et vieux pirate anglais, et La Grenouille, jeune pirate français, se trouvent sur un radeau. Affamé, le Capitaine veut manger La Grenouille, mais celui-ci lui échappe lorsqu'il grimpe tout en haut du mat. De là, il perçoit un grand et beau navire espagnol navigant vers eux.
Le scénario de Pirates remonte aux années soixante-dix. Polanski, à l'issue du succès de Chinatown, retrouve Gérard Brach à Rome. Leur imagination est stimulée par le mot "pirate", duquel surgit tout un flot d'images, et de films d'enfance, comme ceux de Michael Curtiz avec Errol Flynn. Leur volonté est de faire un film à la fois d'aventures et comique. Comme Le Bal des Vampires, Pirates repose sur un duo de personnages masculins en situation de dominant-dominé (à l'instar des Mammifères ou Le Gros et le Maigre), avec opposition par l'âge et le caractère. Polanski prévoit d'incarner au départ le personnage de La Grenouille à l'écran, et d'offrir le rôle du Capitaine Red à Jack Nicholson et celui de Dolorès à Isabelle Adjani. L'écriture dure huit mois. Mais trouver les capitaux nécessaires à un film de ce genre prend du temps, beaucoup de temps. Cela a même failli dégoûter Polanski à tout jamais de faire du cinéma. Le projet intéresse des Majors qui finalement se retirent du projet. Tarak Ben Ammar reprend l'affaire par l'entremise de Claude Berri et le projet est de nouveau sur les rails. Le Neptune, la pièce-maîtresse du film, est construit. Il a demandé un an de travail, 2000 ouvriers, mobilisé un investissement de 8 millions de dollars, et on a fait venir spécialement du bois d'Afrique ou des cordages d'Extrême-Orient. Au final, Pirates ne déçoit pas mais n'enthousiasme pas non plus les festivaliers qui le découvrent à Cannes en 1986, où il est projeté en ouverture. Mais les dix mille détails fourmillant dans le film, et qui font l'originalité et la qualité des films de Polanski, sont indiscutablement impressionnants. De la représentation du galion aux costumes, au décor de la taverne jusqu'à la minutie des combats, Pirates représente une performance sur l'aspect documentaire et culturel. C'est une comédie flibuste qu'on ne peut apprécier que si l'on retrouve son âme d'enfant. |
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