(1971)


Interprétation : John Finch, Francesca Annis, Martin Shaw

Scénario : Roman Polanski, Kenneth Tynan, d'après la pièce de William Shakespeare

Réalisation : Roman Polanski

 

Macbeth et Banquo, les généraux de l'armée de Duncan, roi d'Écosse, reviennent victorieux de leur campagne. Sur la lande désertique, ils croisent des sorcières qui prédisent à Macbeth qu'il deviendra bientôt comte de Cowdor, puis roi d'Écosse, tandis que Banquo engendra des rois, bien que lui-même n'en soit pas un.

 

Après le drame de Los Angeles (assassinat de son épouse Sharon Tate et d'amis dans sa maison à Bel Air par la secte de Charles Manson), et après le projet avorté d’adapter le roman Papillon d’Henri Charrière avec Warren Beatty, Polanski retrouve le désir de mettre en scène une pièce de Shakespeare, désir né durant son adolescence après avoir vu plusieurs fois le Hamlet de Lawrence Olivier. 

"Depuis ma jeunesse à Cracovie, j'avais toujours voulu tourner pour le cinéma l'une des pièces de Shakespeare" raconte Polanski dans son autobiographie. "Les principales tragédies avaient déjà fait l'objet d'adaptations admirables à l'écran. Seul Macbeth faisait exception. Orson Welles et Korusawa s'y étaient essayés l'un et l'autre avec plus ou moins de succès - et selon moi d'échec" (Roman).

Conscient également que son film suivant serait considérablement examiné pour son sujet plutôt que pour sa qualité, il pense qu’un auteur comme Shakespeare le mettrait au-dessus de tout soupçon. Il choisit Macbeth, jugeant sévèrement les précédentes adaptations au cinéma par Orson Welles et Kurosawa. Film coûteux et non académique (ce que ne lui ont pas pardonné certains critiques malgré la fidélité du cinéaste à l’imagerie shakespearienne), c’est avant tout un spectacle visuel. Il bénéficie de très belles images, notamment grâce aux paysages gallois et du Northumberland, mais essentiellemsent grâce à l’art proprement cinématographique d’un Polanski plus esthétique que jamais, se montrant parfois très habile dans les mouvements de caméra. Après un tournage difficile (conditions météorologiques effroyables, dépassements de budget), le film est mal accueilli aux États-Unis où il est perçu comme une œuvre cathartique. Même s’il sera mieux compris en Angleterre, il demeurera un échec commercial. L’origine des capitaux (il est produit en grande partie par la société Playboy) a pu probablement nuire à la réception du film, et certains critiques ont ironisé là-dessus.


Polanski interprète le cheval de Macbeth, hors champ évidemment.

  

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