(1976)

 


Interprétation: Roman Polanski, Isabelle Adjani, Shelley Winters, Melvyn Douglas

Musique: Philippe Sarde

Scénario: Roman Polanski, Gérard Brach, d'après le livre de Roland Topor

Réalisation: Roman Polanski

 

Trelkowsky, un fonctionnaire timide d'origine polonaise, visite un appartement dans un vieil immeuble de Paris. La locataire précédente s'est jetée par la fenêtre et est dans un coma profond. En lui rendant visite à l'hôpital, Trelkowski rencontre Stella, une amie de la blessée. Il l'emmène au café, puis au cinéma où ils flirtent. La suicidée décède, Trelkowsky emménage.

 

Polanski sort du triomphe de Chinatown et après un succès aussi spectaculaire, il voulait aller vers un sujet plus difficile, plus secret, en adaptant avec Gérard Brach le roman de Roland Topor, Le Locataire Chimérique. Le film démarre par un plan-séquence réalisé avec une Louma, avec la caméra qui lèche les fenêtres de la cour intérieure pour finir sous le porche à l'arrivée de Trelkowsky. Le film présente un sujet profond, troublant, imprégné des grands thèmes polanskiens : l'ambiguïté de la vérité, le mal, la persécution, la paranoïa... L'accueil réservé au film fut mitigé. Il a été globalement mal perçu par le public et la critique. Mais très vite, c'est devenu un film-culte aux États-Unis. Puis en Europe, au fil des reprises en salles, des diffusions télé. Pour beaucoup, c'est une œuvre de référence, un des classiques de Polanski, sinon son meilleur film. Notons aussi que ce film représenta la France au Festival de Cannes de 1976.

 

 

Pour sa première collaboration avec Polanski, Philippe Sarde signe ici une remarquable partition musicale, où domine le son de la clarinette. Sarde fut présenté à Roman par Gérard Brach et sa femme Elizabeth. "Il y eut ce déjeuner décisif" raconte Philippe Sarde : "Roman et moi en tête à tête, dans un restaurant. On se regardait en chiens de faïence, un peu timides. J'avais glisser dans le scénario un petit papier sur chaque endroit à musiquer. Polanski ne semblait pas trop concerné : "Oui, on verra..." Il préférait sans doute décider de cela sur le film lui-même, à la fin du montage. Il s'est alors produit quelque chose d'étrange : pendant le repas, tout en parlant, Roman a machinalement trempé son index dans son verre, en lui faisant faire le tour de la paroi intérieure. Comme s'il voulait faire chanter son verre. Je n'ai rien dit... mais ce détail déterminant m'a mis sur la piste. Car chez Trelkowsky, le verre est un élément obsessionnel, une prémonition de sa propre fin (...) D'où l'idée d'un instrument inusité dans la musique de film, le glass-harmocina ou harmonica de verre : un grand bac en acajou rempli de verres que l'instrumentiste fait vibrer après s'être mouillé les doigts." (propos recueillis par Stéphane Lerouge)

Studio d'Epinay, l'immeuble où fut tourné le film.

 

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